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  • Photo du rédacteurSandrine De TribuZen

Parler de la Mort au jeune enfant

Il n'est pas donné à tout le monde de pouvoir parler de la mort avec facilité, mais lorsque nous avons des enfants, le sujet est inévitable... Comme celui de : Comment on fait les bébés ? :-)

Il est donc nécessaire de s'armer pour pouvoir répondre à leurs questions, ou expliquer la disparition d'un être cher au sein de la famille.

Ce n'est que vers 3 ou 4 ans que les questions arrivent, "Pourquoi Minette n'est plus à la maison ? Pourquoi l'abeille/l'oiseau ne bouge plus sur le sol ?"

Il est judicieux de pouvoir en parler le plus tôt possible en se servant du cycle de la vie.

La mort fait partie de la vie, il est donc normal d'en connaître la signification dés son plus jeune âge, mais attention à ne pas créer la peur ou l'angoisse, le jeune enfant n'a pas de rapport dramatique avec la mort.

La meilleure manière d'aborder ce thème est de parler du cycle de la nature en l'invitant à observer minutieusement les bourgeons, les feuilles ou les fruits:

- Au printemps les feuilles naissent sur les branches des arbres, puis en été elles grandissent, quand arrive l'automne, elles deviennent âgées, changent d'aspect, et tombent (meurent) sur le sol.

-Pareil pour la fleur, qui naît sans pétale, qui apparaissent en grandissant , et meurt en devenant toute molle avec des couleurs moins vives

-Le fruit naît tout petit, grandit en prenant du volume et de la couleur/saveur, et meurt en se ratatinant si on ne le mange pas à temps...

-On peut également aborder le sujet avec des animaux/insectes.

-Chaque feuille, fleur ou insecte peut aussi mourir de manière accidentelle : Écraser une fourmi, une feuille arrachée d'un arbre par un oiseau en plein vol ou une fleur écrasée par un pied ...

Bien conclure l'enseignement en lui expliquant que c'est pareil pour les humains.

Que certaines fois les feuilles ou les fleurs ont des maladies, qu'il est parfois possible de les guérir et d'autres fois cela est impossible ou bien qu'il est temps pour elles de mourir pour laisser la place à d'autres.

Sachez qu'avant 5 ans, l'enfant a une compréhension limité de la mort, elle n'est pour lui que temporaire, et ne touche que les personnes âgées, elle est identique à la séparation.

Pour lui apprendre la permanence de la mort, dites lui simplement, que "Son corps était trop vieux, trop cassé, que c'est pour toujours, que la personne ne reviendra plus"

Rassurez le en expliquant qu'il est toujours possible de se souvenir de bons moments, d'allumer une bougie, faire un dessin ou lui chanter des chansons (Ce qui lui permettra indirectement d'exprimer ses émotions)

Entre 5 et 10 ans, il comprend que tout le monde peut mourir, que c'est irréversible, et permanent, c'est l'inverse de la vie.

Accompagnez le avec bienveillance, ne cachez pas vos émotions, avec retenue et sans débordement bien-sur, et montrez lui qu'il peut aussi être triste, en colère ou autre, que cela n'est pas grave, que cela passe, et que c'est la preuve de l'amour qu'il aura porté à la personne décédée.

Laissez le mener la conversation en vous posant ses questions... et n'hésitez pas à lui dire que vous n'avez pas toutes les réponses et que l'important est l'amour qu'on a dans son coeur.

Attention aux mots choisis :

Autant il est nécessaire d'utiliser des mots simples (Mort, deuil, pour toujours, ne reviendra plus, Amour, émotions...)

Autant il y a des mots ou expressions à éviter :

-Parti au ciel ... Votre enfant y croira à la lettre, et gardera toujours espoir de l’apercevoir comme un oiseau en plein vol

-Papy était très malade ... Votre enfant angoissera au moindre rhume, et aura peur de voir ses proches mourir des qu'ils seront un peu malades.

-Mamie s'est endormie pour toujours ... L'heure du coucher deviendra un cauchemar pour votre tout petit qui aura peur de s'endormir et ne jamais se réveiller

-Tonton s'est fait très mal en voiture ... L'angoisse pointera le bout de son nez des que vous l’emmènerez en voiture, ou qu'il se fera mal.

Dites toujours la vérité, avec des mots simples:

Les enfants sont des éponges, ils captent nos émotions, si on leur ment ils seront désorientés entre ce qu'ils captent de nos émotions et ce qu'on leur dit... il sera d'autant plus difficile de leur faire comprendre le sujet.

-La maladie de Papy était très grave, il n'y avait pas de médicaments pour le soigner / Les médicaments n'ont pas réussi à le soigner.

-Tonton a oublié de mettre sa ceinture / roulé trop vite, il n'a pas pu être protégé.

-Le coeur de mamie s'est arrêté, il n'avait plus de force pour continuer à battre.

Certaines questions qui peuvent survenir :

1/ Pourquoi on meurt ?

Reprenez l'exemple de la feuille, c'est le cycle de la vie, on naît, on grandit, on vieillit, on meurt, parce que le corps est trop usé, et ne fonctionne plus. (Comme une pile dans un jouet que l'on doit changer)

2/ On va ou quand on meurt ?

Le corps peut être mis dans la terre, pour pouvoir aller lui parler et déposer des cadeaux (Fleurs, dessins...)

Ou bien il est réduit en cendre pour qu'on puisse le garder prés de nous, ou les libérer pour un dernier hommage.

3/ Ça fait mal de mourir ?

Les docteurs sont là pour donner des médicaments, ainsi il n'y à pas de douleur. La douleur meurt aussi avec la personne.

4/ Tu vas mourir aussi ?

Oui, moi aussi un jour je vais mourir, comme tout le monde, mais ce jour là n'est pas encore arrivé, je suis là, encore pour longtemps, le temps que tu grandisses et devienne un adulte.

Accompagner le deuil de l'enfant:

La 1ère phase du deuil est le déni, il sera nécessaire de répondre à toutes les questions, et d'expliquer ses propres émotions.

Puis vient l'émotion, que ce soit la colère ou la tristesse, elle doit être accompagnée avec bienveillance, l'accepter sans la minimiser, et la libérer (Lui donner les moyens d'aller mieux, en lui demandant ce dont il a besoin ou le moyen de l'exprimer par un dessin ou autre)

Enfin arrive la phase d'acceptation et de reconstruction, il est utile de l'accompagner à reprendre le cours de sa vie afin qu'il se sente soutenu.

Mettre en place une symbolique pour concrétiser l'acceptation de la mort :

-Si l'enfant ne peut pas ou ne veut pas participer aux funérailles, lui proposer de faire un dessin, décorer des cailloux, qu'il déposera en temps voulu sur la tombe, ou dans un lieu souvenir.

Le maître mot est l'adaptation:

Selon l'âge, le tempérament, ou la sensibilité
















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